On aurait aimé la connaître, Idiss. Elle n'avait pas eu la chance d'apprendre à lire et à écrire dans sa Bessarabie natale, l'éducation étant réservée aux garçons, mais c'était une femme intelligente, sensible, qui comprenait vite et bien ce qui se passait autour d'elle. Idiss qui vivait dans la famille du jeune Robert depuis son veuvage a illuminé l'enfance de son petit-fils par sa tendresse, les brioches qu'elle lui apportait à la sortie de l'école et le mélange très personnel de français et de yiddish qu'elle pratiquait.
Il est simplement le récit d'une destinée singulière à laquelle j'ai souvent rêvé. Puisse-t-il être aussi, au-delà du temps écoulé, un témoignage d'amour de son petit-fils." Idiss vit là la première de ses plus grandes épreuves en portant en terre l'homme de sa vie.